Liens vers les parties détaillées du résumé historique de la BULGARIE
Roumélie orientale
Thrace occidentale

La Bulgarie actuelle est l’héritière des Thraces conquis par les Romains au Ier siècle avant JC.
A partir du Vème siècle, des tribus slaves et proto-bulgares venues d’Asie-centrale s’installent dans la province romaine de Mésie. Unies par le le Khan(1) Asparoukh, ils constitueront au milieu du VIIème siècle le premier état bulgare qui est reconnu par l’empire Byzantin en 681.
Cette année est considérée par les Bulgares comme étant l’année de fondation de la Bulgarie.
La Bulgarie a connu son apogée sous le règne de Siméon entre 893 et 927 puisque son territoire s’étendait de la mer Noire à l’actuelle Albanie. Après Siméon le pays passe peu à peu sous la domination byzantine puis ottomane à partir de la fin du XIV° siècle; prise de Sofia en 1382, de Tarnovo en 1393, de Vidin en 1396.
Les Ottomans dirigeront la Bulgarie jusqu’en 1878.

(1) mot d’origine mongole signifiant dirigeant

L’indépendance

La répression sanglante opérée par les Turcs durant la révolte de 1876 a provoqué une vive indignation en Europe et l’entrée en guerre de la Russie contre l’empire ottoman le 24 avril 1877. Les Russes avec leurs alliés Roumains entrent en Bulgarie en juin et avancent vers Constantinople qui est menacée en janvier 1878.
Un armistice est signé à Andrinople le 31 janvier. Les négociations engagées à la suite de cet armistice vont aboutir à la signature du traité de San Stefano, du nom d’un faubourg de Constantinople.
Ce traité très défavorable à la Turquie est signé le 3 mars 1878. Il reconnaît l’indépendance de la Serbie et de la Bulgarie qui se voit attribué un vaste territoire proche du feu empire de Siméon sans pour autant en fixer les frontières qui sont imprécises.
Les puissances européennes menées par la Grande-Bretagne inquiètes de ce nouvel équilibre faisant de la Russie une puissance dominante dans les Balkans renégocient à Berlin en juin et juillet les clauses du traité de San Stefano.
Un nouveau traité est signé à Berlin le 14 juillet 1878, il met un terme aux ambitions irrédentistes des Bulgares. L’indépendance de la Bulgarie est confirmée avec la constitution de la principauté de Bulgarie et de la province autonome de Roumélie orientale (cf. partie Roumélie orientale).

La principauté de Bulgarie dont la capitale était Tarnovo jouissait d’une large autonomie au sein de l’empire ottoman. Les Grandes Puissances soucieuses de maintenir un équilibre entre les empires russe et austro-hongrois ont soutenu la candidature d’Alexandre de Battenberg (1857-1893), neveu de la tsarine, épouse d’Alexandre II de Russie. De part son élection du 29 avril 1879 il devint le premier souverain bulgare avec le titre d’Alexandre Ier prince de Bulgarie.

L’unification de la Bulgarie a été réalisée le 18 septembre 1885 avec l’annexion de la Roumélie orientale (cf. partie Roumélie orientale).

Le 5 octobre 1908 le prince Ferdiand Ier (1861-1948), qui a succédé à Alexandre Ier en juillet 1887 rompt définitivement les liens qui unissaient la principauté de Bulgarie à l’empire ottoman en proclamant le royaume de Bulgarie dont il devient le tsar.

Source : Atlas de Géographie Moderne, édition de 1891.

Les guerres balkaniques

La Première Guerre balkanique fut déclenchée le 18 octobre 1912 par la Ligue balkanique constituée des armées de Serbie, de Bulgarie, de Grèce et du Monténégro contre l’empire Ottoman. La Ligue balkanique sort victorieuse de cette guerre qui est conclue par le traité de Londres le 30 mai 1913.
L’issue de ce conflit voit la Turquie dépossédée de ses territoires situés en Europe, à l’exception de ceux situés à l’est de la ligne de démarcation allant de Midia (Kiyiköy) sur la mer Noire à Enos (Enez) sur la mer Égée. Les Alliés se partagèrent les territoires conquis sans fixation officielle des frontières, en particulier en Macédoine répartie entre la Serbie et la Grèce mais revendiquée par la Bulgarie.

La Seconde Guerre balkanique fut déclenchée par la Bulgarie le 16 juin 1913 contre ses anciens alliés Serbes et Grecs dans le but de satisfaire ses revendications territoriales et restaurer ses frontières définies au traité de San Stefano le 3 mars 1878 qui prévoyait l’intégration de la Macédoine à la Bulgarie. Le conflit tourne à l’avantage des Serbes et des Grecs soutenus par les Roumains et les Turcs et s’achève le 18 juillet 1913. Le traité de Bucarest signé le 10 août 1913 marque la fin du conflit et fixe les nouvelles frontières dans les Balkans.

La Bulgarie a dû renoncer à ses extensions territoriales en Macédoine et en Thrace occidentale. La partie nord de la Macédoine est intégrée à la Serbie, la partie située au sud de Monastir est attribuée à la Grèce, la Bulgarie obtint la région de Strumnica.
La Thrace occidentale fut répartie entre la Grèce (partie ouest) et la Bulgarie (partie est).
La Bulgarie cède à la Roumanie la Dobrodjia du sud.

Le traité de Bucarest fut complété par le traité de Constantinople signé le 29 septembre 1913 entre la Bulgarie et la Turquie pour délimiter la nouvelle frontière séparant ces deux pays.
La ligne de démarcation allant de Midia à Enos n’est pas retenue et la Turquie récupère la majeure partie de la Thrace orientale comprenant les villes d’Edirne et Kirklareli. Seule une partie de la côte de la mer Noire autour de Vasiliko plus de petites zones situées près de la frontière d’avant 1912 sont intégrées au territoire bulgare.

La Première Guerre mondiale

En septembre 1915 la Bulgarie s’allie à l’Autriche-Hongrie et participe à l’invasion de la Serbie le 14 octobre. Les troupes bulgares occupent le sud de la Serbie et affrontent les Alliés débarqués à Salonique le 5 octobre.
Lorsque la Roumanie entre en guerre en août 1916 contre les empires centraux, la Bulgarie occupe en septembre 1916 la Dobroudja du sud (cédée en 1913) plus une partie de la Dobroudja du nord.
Sur le front d’Orient l’armistice est signé le 29 septembre 1918.

Rectification des frontières après le traité de paix de Neuilly
Ce traité signé le 27 novembre 1919 à Neuilly sur Seine près de Paris par les Alliés et la Bulgarie fixe les nouvelles frontières de la Bulgarie avec ses voisins.
◊ Les territoires issus des conquêtes réalisées à partir d’octobre 1915 sont restitués
– La Macédoine à la Serbie
– La Dobroudja la Roumanie
◊ Des territoires bulgares avant la guerre sont cédés
– La Thrace occidentale à la Grèce privant ainsi la Bulgarie d’un accès à la mer Égée
– 4 districts au nouveau royaume des Serbes, Croates et Slovènes :
• district de la rivière Timok avec la ville de Gradskov,
• district de Tsaribrod rebaptisé Dimitrovgrad,
• district de Bosilevgrad,
• district de Strumnica.

La Seconde Guerre mondiale

Lorsque la guerre éclate en septembre 1939, la Bulgarie proclame sa neutralité.
Profitant des difficultés de la Roumanie qui dut céder une partie de son territoire à l’URSS (Bessarabie et Bucovine du nord en juin 1940) et à la Hongrie (Transylvanie en août 1940), la Bulgarie réclame la restitution de la Dobroudja du sud annexée par la Roumanie en 1913.
Cette demande aboutit aux accords de Craiova signés le 7 septembre 1940 par la Bulgarie et la Roumanie avec l’appui de l’Allemagne.

Le 1er mars 1941 la Bulgarie adhère au pacte tripartite et participe aux côtés de l’Allemagne à l’invasion de la Yougoslavie et de la Grèce à partir du mois d’avril.
Le 14 mai 1941 la partie de la Yougoslavie comprise à l’est d’une ligne Pirot / Ohrid est annexée ainsi que la Thrace grecque située à l’est de Serrès plus les îles de Thasos et Samothrace.
Entre janvier 1942 et juillet 1944 la Bulgarie étend son occupation en Yougoslavie et en Grèce sans procéder à des annexions.
Le 5 septembre 1944 l’Union soviétique déclare la guerre à la Bulgarie et fait pénétrer ses troupes en territoire bulgare. Il s’en suivit un renversement d’alliance qui aboutit à la signature d’un l’armistice avec l’URSS le 28 octobre 1944. La Bulgarie se range aux côtés des Soviétiques pour participer à la guerre contre l’Allemagne.

Le sort réservé à la Bulgarie fut examiné à Conférence de paix qui s’est tenue à Paris du 29 juillet au 15 octobre 1946 et qui a abouti à la signature du traité de Paris le 10 février 1947.
Ce traité stipulait que la Bulgarie était maintenue dans ses frontières de 1940, c’est-à-dire qu’elle devait restituer à la Yougoslavie et à la Grèce les territoires annexés mais conservait la Dobrouja du sud acquise au traité de Craiova.
Les frontières actuelles de la Bulgarie sont celles issues du traité de Paris de 1947.

Roumélie orientale

Roumélie orientale

Historiquement parlant, la Roumélie correspondait aux possessions turques en Europe balkanique. Le déclin de l’influence ottomane en Europe au XIX° siècle a eu pour conséquence des pertes successives de territoires : indépendance de la Grèce (1830), autonomie du Monténégro (1852), émancipation des principautés de Valachie et de Moldavie (1856) puis indépendance de la Roumanie en 1878 comme pour la Serbie et la Bulgarie (traité de San Stefano et de Berlin en 1878), indépendance de l’Albanie et perte de la Macédoine et de la Thrace en 1913.
La Roumélie orientale en qualité d’entité géographique et politique n’a existé qu’entre 1878 et 1885.

Le traité de San Stefano fut conclu le 3 mars 1878 à l’issue de la guerre russo-turque de 1877. C’est par ce traité que la Bulgarie obtint son indépendance de la Turquie en qualité de principauté autonome.
Ce traité fut contesté par les puissances européennes qui craignaient une trop grande influence de la Russie dans les Balkans. Les clauses du traité de San Stefano jugées trop favorables à la Bulgarie furent remises en cause au congrès de Berlin qui aboutit au traité de Berlin conclu le 13 juillet 1878.

La conséquence pour la Bulgarie fut la scission de la principauté en deux entités; au nord la principauté de Bulgarie et au sud la province ottomane autonome de Roumélie orientale.
La province était administrée par des gouverneurs chrétiens non bulgares qui dépendaient du sultan de Constantinople. La capitale était Philippopoli, à présent Plovdiv.
Les partisans du rattachement à la Bulgarie fromentent un coup d’état le 18 septembre 1885. Le lendemain le prince Alexandre Ier de Bulgarie avalise le retour de la province à la principauté de Bulgarie.

Le roi de Serbie Milan Ier, opposé à l’annexion de la Roumélie orientale déclare la guerre à la Bulgarie le 14 novembre 1885. Le traité de Bucarest du 3 mars 1886 mit fin à la guerre serbo-bulgare ; la frontière d’avant la guerre est rétablie entre les deux pays et le rattachement de la Roumélie orientale à la Bulgarie confirmé.

La reconnaissance par l’empire ottoman de l’annexion de la Roumélie orientale intervient le 5 avril 1886 à l’issue de la conférence des embassadeurs de Tophane (du nom d’un quartier d’Istanbul). En compensation, deux petits territoires de Roumélie orientale totalisant 1 600km2 sont rétrocédés à la Turquie : les districts de Kardzhali (Kardjali) et de Djovlen (depuis 1934 Devin).
Ces territoires seront repris par la Bulgarie au cours de la Première Guerre balkanique (1912-1913), le 21 octobre 1912 pour Kardjali et en novembre 1912 pour Djovlen.

Thrace occidentale

Thrace occidentale

La Thrace occidentale, Zapadna Trakiya (Западна Тракия) en bulgare est également désignée Belomorska Trakiya (Беломорска Тракия) par les Bulgares.

Lors de la Première Guerre balkanique (8 octobre 1912 – 30 mai 1913) la Ligue balkanique constituée de la Bulgarie, la Serbie, le Montenegro et de la Grèce s’empara de la majeure partie européenne de l’Empire ottoman. Les territoires conquis par la Bulgarie s’étendaient du nord-est de la Macédoine à la Thrace avec sa capitale Andrinople (à présent Edirne).
Le traité de Londres signé le 30 mai 1913 entérina les conquêtes de la Ligue balkanique sans en fixer formellement les frontières.
La Bulgarie s’estimant lésée par l’attribution de la Macédoine à la Serbie lança ses armées contre la Serbie et la Grèce le 16 juin 1913. Le conflit pris fin le 18 juillet 1913 avec la défaite de la Bulgarie qui dut accepter les conditions de paix fixées au traité de Bucarest signé le 10 août 1913.
Le traité de Bucarest fut complété le 29 septembre 1913 par le traité de Constantinople pour délimiter la nouvelle frontière bulgaro-turque.
La Turquie put conserver la Thrace orientale avec la ville d’Edirne. L’acquisition de la Thrace occidentale par la Bulgarie fut confirmée, ce qui lui permit d’avoir accès à la mer Égée.

La Bulgarie prit part au premier conflit mondial aux côtés de l’Allemagne en septembre 1915 et occupa la Macédoine serbe. Face à l’avance des troupes alliées sur le front de Salonique, la Bulgarie signe un armistice le 29 septembre 1918.
C’est au traité de Neuilly, signé le 27 novembre 1919 que les Alliés imposent à la Bulgarie ses nouvelles frontières avec notamment la cession de la Thrace occidentale à la Grèce.

Du 22 octobre 1919 au 20 mai 1920 la Thrace occidentale fut administrée par les Alliés sous la direction du général français Charles Antoine Charpy (1869-1941). Le 20 mai 1920 l’annexion de la Thrace occidentale par la Grèce est officialisée.

Après avoir rejoint le Pacte tripartite (Axe Berlin-Rome-Tokyo) le 1er mars 1941, la Bulgarie occupe le nord de la Grèce le 21 avril de la même année dans le but de recouvrer les territoires perdus en 1919.
Cette occupation prit fin en 1944.