Liens vers les parties détaillées du résumé historique de l’ITALIE
Trentin Haut-Adige (Südtirol)
Vénétie Julienne
Trieste

Après la chute de l’Empire romain au Vème siècle, l’Italie n’a recouvré une unité territoriale et politique qu’au milieu du XIXème siècle quand plusieurs états ont été réunis pour former en 1861 le royaume d’Italie.

À partir du IVème siècle, le pouvoir faiblissant de Rome ne peut s’opposer aux invasions successives des Wisigoths, Huns et Ostrogoths qui ont pris fin au VIème siècle avec l’arrivée des Lombards.

Le Moyen Âge voit l’émergence d’une multitude d’états rivaux dont les seuls à présenter une certaine unité étaient les États pontificaux.

L’influence étrangère qui a été très présente en Italie a contribué aux nombreux découpages territoriaux. Les puissances qui ont imprégné l’histoire politique de l’Italie ont été la France et l’Espagne au XVIème siècle, l’Autriche au XVIIIème siècle, la France à l’époque napoléonienne, l’Autriche au XIXème siècle.

Le mouvement patriotique Risorgimento, apparu au début du XIXème siècle prônait l’union de tous les Italiens dans un même État. Il a inspiré le monarque Victor-Emmanuel II de Savoie qui a réalisé l’unification territoriale et politique italienne entre 1859 à 1870 autour du Piémont-Sardaigne par intégration d’états italiens et annexions de provinces autrichiennes.

En mars 1848 les Lombards et les Vénitiens se soulèvent contre les autrichiens ; leur combat est activement soutenu par tous les États italiens. Un an après les Autrichiens vainqueurs ont repris le contrôle total de la Lombardie et de la Vénétie. L’échec italien est mis à profit par le royaume de Piémont-Sardaigne qui met en œuvre, sous la conduite du comte Cavour, une politique économique, militaire et diplomatique destinée à construire un État puissant capable d’affronter l’empire d’Autriche.
L’alliance avec la France est concrétisée le 21 juillet 1858 à Plombières par l’engagement pris par Napoléon III auprès de Victor-Emmanuel II de soutenir le Piémont en cas de guerre avec l’Autriche en échange du transfert à la France de la Savoie et du comté de Nice.
La paix de Zurich signée le 10 novembre 1859 officialise la fin de la guerre entre les armées franco piémontaises et l’Autriche menée entre avril et juin 1859. L’Autriche cède la Lombardie à la France qui, conformément aux accords passés la rétrocède au Piémont.
Le traité de Turin signé le 24 mars 1860 entérine la cession de la Savoie et de Nice à la France.

Au cours de l’année 1860, tous les états italiens, à l’exception de la Vénétie et de la région de Rome, sont unis au Piémont-Sardaigne pour constituer le royaume d’Italie avec comme souverain Victor Emmanuel II qui sera couronné le 14 mars 1861.
La Vénétie autrichienne sera rattachée à l’Italie le 3 octobre 1866.
L’État papal de Rome sera annexé en septembre 1870.

A l’issue de la Première Guerre mondiale, l’Italie obtient de l’Autriche en 1919 le Tyrol du sud (Haut-Adige), la province du Littoral (Frioul, Vénétie julienne, Istrie) et la ville de Zara en Dalmatie.
Ces gains territoriaux sont pour l’Italie en deçà de ce qui avait été convenu à la signature du Pacte de Londres le 26 avril 1915. En effet, après la guerre les alliés se sont opposés à l’application intégrale dudit pacte qui prévoyait qu’en échange de son entrée en guerre aux côtés des alliés, l’Italie recevrait en plus des territoires précités une grande partie de la Dalmatie austro-hongroise, des positions en Albanie et une part des colonies allemandes d’Afrique.
Cette situation a créé un sentiment de frustration qui a été exploité par les nationalistes adeptes de la doctrine irrédentiste qui prônait le rattachement à l’Italie de toutes les régions considérées comme historiquement italiennes ou comptant parmi leur population une importante communauté italienne.
Avec Benito Mussolini au pouvoir, l’Italie fasciste a repris à son compte les revendications irrédentistes sur Monaco, Malte la Tunisie et sur des territoires situés en France (Corse, Savoie, Nice), en Suisse (Tessin), en Yougoslavie (Dalmatie), en Grèce (Corfou, îles des la mer Égée).

Pendant la Seconde Guerre mondiale l’Italie, alliée de l’Allemagne prit part au conflit et occupa le sud-est de la France, dont la Corse, une partie de la Yougoslavie, de l’Albanie et de la Grèce.
Deux mois après le débarquement anglo-américain en Sicile, l’Italie signe l’armistice avec les Alliés le 3 septembre 1943. Après cette date, les armées allemandes prennent le contrôle du nord et du centre du pays ainsi que toutes les zones précédemment occupées par les troupes italiennes.
Le 23 septembre 1943, Benito Mussolini crée dans la partie de l’Italie contrôlée militairement par les allemands la République sociale Italienne (ou République de Salò) qui va se maintenir jusqu’en avril 1945.

Évolution des frontières de l’Italie entre 1919 et 1947

Après la guerre, la monarchie est abolie pour être remplacée par une République qui voit le jour le 2 juin 1946. Le traité de paix signé à Paris le 10 février 1947 fixe les nouvelles frontières de l’Italie :
♦ la frontière avec la France est modifiée au profit de cette dernière dans les Alpes (cf. France -Frontière franco-italienne),
♦ l’Istrie, Fiume et Zara sont cédés à la Yougoslavie (cf. Croatie),
♦ les îles du Dodécanèse sont attribuées à la Grèce,
♦ les colonies d’Afrique (Libye, Érythrée, Somalie) sont maintenues provisoirement sous administration britannique,
♦ le statut de Trieste sera définitivement établi en 1954 (cf. partie Trieste).



Trentin Haut-Adige (Südtirol)

Trentin Haut-Adige (Südtirol)

Cette région d’Italie du Nord est composée de deux provinces : Trentino (Welsch Tirol) et Alto Adige (Südtirol) qui ont été détachées de l’Autriche en 1918.
Jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale le Tyrol constituait une province autrichienne unique. Son appartenance aux Habsbourg a été quasi ininterrompue(1) depuis 1363.
Du XIème siècle jusqu’au début du XIXème le Trentin a été administré par les princes-évêques de Trente sous la tutelle du Saint-Empire romain germanique avant d’être occupé par la France en 1802 puis rattaché à la province autrichienne du Tyrol en 1814.

(1) Après les défaites de l’Autriche face à l’armée napoléonienne à Ulm (20 octobre 1805) puis à Austerlitz (2 décembre 1805), le traité de Pressbourg, signé le 26 décembre 1805 imposa à l’Autriche la cession du Tyrol au royaume de Bavière.
Le retour de la province à l’Autriche est inscrit dans l’acte final du congrès de Vienne, signé le 9 juin 1815.

L’unification italienne a été l’occasion pour le mouvement irrédentiste de réclamer l’annexion de la région à l’Italie. Cette revendication s’est exprimée principalement dans le Trentin italophone. L’entrée en guerre de l’Italie aux côtés des Alliés a été obtenue contre la promesse de compensations territoriales dont le Trentin Haut-Adige (pacte secret de Londres du 26 avril 1915).
En application du traité de Saint Germain signé le 10 septembre 1919, la partie sud du Tyrol et le Trentin sont détachés de l’Autriche pour être attribués à l’Italie. Les Italiens ont fait valoir que la ligne de partage des eaux au col du Brenner représentait la frontière naturelle entre l’Italie et l’Autriche. La région a été dénommée Venezia Tridentina.

L’arrivée au pouvoir de Benito Mussolini en 1922 a été suivie d’une politique d’italianisation de cette province majoritairement germanophone. Après la capitulation de l’Italie face aux Alliés (3 septembre 1943), l’Allemagne nazie occupa et administra la région à partir du 8 septembre qui fut renommée alors Alpenvorland.
Le retour à l’Italie eut lieu après la capitulation de l’Allemagne en 1945. En 1946, l’Italie et l’Autriche signèrent un un accord(2) par lequel l’Italie reconnaissait l’autonomie de la province de Bolzano notamment en matière linguistique coupant ainsi court aux revendications des germanophones qui demandaient le rattachement à l’Autriche.

(2) Accord De Gasperi-Guber du 5 septembre 1946.

Vénétie Julienne

Vénétie Julienne

Jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale la Vénétie Julienne formait le nord de la province autrichienne du Littoral (Küstenland). Aujourd’hui cette région est partagée entre l’Italie (provinces de Gorizia et Trieste), la Slovénie (Frioul oriental) et la Croatie (Istrie).
En 1866, après la défaite de l’armée autrichienne à la bataille de Sadowa, le Frioul (régions d’Udine et de Pordenone) et la Vénétie sont cédés à l’Italie, alors alliée de la Prusse contre l’Autriche.
Le Frioul oriental (comtés de Görtz/Gorizia et Gradisca) reste autrichien jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale.

Le Küstenland autrichien en 1897
La Vénétie Julienne italienne en 1920

Trieste

Trieste

De 1382 jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale, Trieste était le principal port maritime de l’Autriche situé dans la province du Littoral (Küstenland en allemand). Elle devient italienne le 3 novembre 1918 et est officiellement annexée par l’Italie en 1921 mettant ainsi fin à un lien de plus de cinq siècles avec les Habsbourg.

A la suite de l’armistice signé le 3 septembre 1943 entre l’Italie et les Alliés, les troupes allemandes présentes sur le sol italien occupent le nord de du pays et entrent à Trieste le 1er octobre 1943.
Les partisans yougoslaves du Maréchal Tito atteignent Trieste le 30 avril 1945. Les troupes allemandes se rendent à l’armée néo-zélandaise le 2 mai. Les yougoslaves se retirent de la ville le 12 juin 1945. Trieste et ses environs sont alors administrés par les Alliés.



Le traité de Paris signé le 10 février 1947 déclare Trieste et ses environs territoire indépendant, divisé en deux zones :

♦ la zone A comprenait la ville de Trieste qui était sous contrôle du gouvernement militaire anglo-américain,

♦ la zone B comprenait le reste de la zone et était sous contrôle du gouvernement militaire yougoslave.

Le 26 octobre 1954, après un accord passé entre les quatre puissances, le secteur A devient Italien (sauf trois petits villages), le secteur B devint yougoslave.
Ce partage fut confirmé par l’Italie et la Yougoslavie en 1974.