C’est en 1460, sous le règne de Christian Ier de Holstein, roi du Danemark et de Norvège que les duchés de Schleswig (Slesvig en danois) et d’Holstein (Holsten en danois) ont été associés au royaume du Danemark.

Carte extraite de l‘atlas allemand Stieler de 1908.

C’est par le traité de Ribe signé en 1460 par Christian Ier de Holstein, roi du Danemark et de Norvège que les duchés de Schleswig (Slesvig en danois) et d’Holstein (Holsten en danois) ont été associés au royaume du Danemark.
Cette association se maintint jusque dans la première moitié du XIXème siècle, époque à laquelle les communautés germanophones et danophones des duchés s’affrontèrent.
Le Holstein et le Lauenburg en majorité allemande faisaient partie de la Confédération germanique mais pas le Schleswig qui comptait pourtant une partie de sa population parlant l’allemand.
Les germanophones souhaitaient pour les trois duchés une Constitution commune les distinguant du Danemark.
À l’inverse les Danois demandaient l’intégration du Schleswig au royaume du Danemark.
Les conflits se multiplièrent. En 1848 l’insurrection est déclenchée avec le soutient militaire de la Prusse ; c’est ce que les historiens nommeront la « Première Guerre des Duchés ».
Les interventions diplomatiques de l’Angleterre et de la Russie aboutirent au traité de Londres en 1852. Par ce traité les trois duchés sont placés sous l’autorité du Danemark et sont dotés d’une Constitution commune.

Les divers gouvernements danois ne purent faire appliquer la Constitution et en 1863, le roi Frédéric VII tenta à nouveau d’introduire les lois danoises dans les duchés. Son successeur, Christian IX qui était également duc de Schleswig publie en novembre 1863 le décret d’annexion du Schleswig, ce qui servit de prétexte à une intervention austro-prussienne en janvier 1864 ; c’est le début de la « Seconde Guerre des Duchés » qui de janvier à octobre 1864 opposa le Danemark à la coalition prusso-autrichienne.
Après la défaite danoise à la bataille de Düppel/Dybbøl (18 avril 1864), les Danois tentent de reprendre les hostilités  mais durent cesser les combats fin juillet.
Le traité de paix de Vienne est signé le 30 octobre 1864 par la Prusse, l’Autriche et le Danemark officialise la fin du conflit. Par ce traité le Danemark qui a perdu la guerre dut céder les trois duchés. Le Schleswig et le Lauenburg sont attribués à la Prusse, le Holstein à l’Autriche.

À l’issue de la guerre de 1866 entre la Prusse et l’Autriche le duché de Holstein fut perdu par l’Autriche au profit de la Prusse (traité de Prague, 23 août 1866).
Le Schleswig et le Holstein furent alors associés pour former la province du Schleswig-Holstein.

Une disposition du traité de paix de Prague(1) avait prévu qu’une consultation de la population du nord du Schleswig devait être organisée dans les 6 ans pour choisir entre le maintien de la région au sein de l’Allemagne ou son retour au royaume de Danemark. Cette disposition ne fut jamais appliquée, aucun vote ne fut organisé dans les années qui suivirent et un traité sur la reconnaissance mutuelle de la frontière fut signé en 1907 par les deux pays.

(1) Traité du 23 août 1866 qui mit fin à la guerre autro-prussienne.

Après la Première Guerre mondiale la détermination de la frontière entre l’Allemagne et le Danemark fut à nouveau d’actualité. Le traité de Versailles (28 juin 1919) faisant référence au traité de Prague du 23 août 1866 a désigné une commission internationale chargée d’organiser deux plébiscites dans le nord du Schleswig.

♦ Le premier plébiscite a eu lieu le 10 février 1920 dans la zone septentrionale (zone I). La population s’est prononcée à 75% pour son rattachement au Danemark.
La zone I était constituée des Kreise Apenrade, Hadersleben, Sonderburg, du nord du Kreis Tondern et du nord du Kreis Flensburg.

♦ Le second plébiscite s’est tenu le 14 mars 1920 dans la zone centrale (zone II). 80% des votes ont été en faveur d’un maintien en Allemagne.
La zone II était constituée du Kreisstadt Flensburg, du sud du Kreis Flensburg, du sud du Kreis Tondern et du nord du Kreis Husum.

Il n’y a pas eu de plébiscite dans la zone méridionale en raison de la population composée presque exclusivement d’allemands.