Liens vers les différentes parties du résumé historique de la FRANCE
frontière franco-allemande
frontière franco-italienne
;;;;col du Petit Saint-Bernard
;;;;col du Mont-Cenis
;;;;Vallée Étroite
;;;;Clavière et le mont Chaberton
;;;;vallée de la Haute Roya

frontière franco-allemande

Lithographie allemande de 1897 représentant une alsacienne et une lorraine en costume traditionnel.

Au partage de l’empire de Charlemagne (traité de Verdun, 843) son petit-fils Lothaire Ier règne sur la Francie médiane, vaste territoire qui s’étendait de la mer du Nord à la Méditerranée.

À sa mort, survenue en 855, son royaume est partagé entre ses fils; Lothaire II reçoit la partie du royaume comprise entre la mer du Nord et les Vosges qui fut baptisée du nom de son roi Lotharingie (Lotharii regnum) qui signifie royaume de Lothaire. La Lotharingie comprenait les provinces actuelles de Lorraine et d’Alsace.

Au IXe siècle la Lotharingie est morcelée en plusieurs États qui feront l’objet de convoitises de la part des royaumes de France et de Germanie. En 870, Charles le Chauve cède l’Alsace à Louis le Germanique. Cette province sera maintenue en Germanie durant les huit siècles qui suivirent.

C’est au traité de Nimègue signé le 5 février 1679 entre Louis XIV et l’empereur germanique Léopold Ier de Habsbourg que l’Alsace fut définitivement ancrée à la France.

À partir du XVIe siècle, les liens entre le duché de Lorraine et le royaume de France seront de plus en plus étroits. Le rattachement à la France sera finalisé à la mort de Stanislas Leszczynski en 1766.

Par un décret du 22 décembre 1789, les provinces françaises sont supprimées pour être remplacées par des départements. La Lorraine est découpée administrativement en quatre départements (Meurthe, Meuse, Moselle, Vosges) et l’Alsace en deux (Bas-Rhin, Haut-Rhin).

Après sa défaite à la guerre qui l’opposa à la Prusse (19 juillet 1870 – 29 janvier 1871), la France doit céder à l’Allemagne l’Alsace (sauf Belfort), une grande partie des départements de la Moselle et de la Meurthe plus quelques communes du département des Vosges (traité de Francfort du 10 mai 1871).
Ces territoires vont constituer jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale la « terre d’Empire d’Alsace-Lorraine » (en allemand Reichland Elsaß-Lothringen).

Durant cette période, le nom de la plupart des villes a été germanisé. Cette germanisation a été généralisée le 2 septembre 1915 aux 247 communes portant encore un nom français.

Redevenues françaises après le Traité de Versailles en 1919, l’Alsace et la Lorraine ont été occupées militairement par l’Allemagne nazie en juin 1940 puis annexées le 7 août de la même année.
La Lorraine faisait partie du Reichgau (province) Westmark, l’Alsace a été rattachée à la Bade pour former le Reichgau Baden-Elsaß.
La libération de la majeure partie du territoire s’étala de septembre à décembre 1944. Les deux provinces furent totalement libérées en mars 1945.

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frontière franco-italienne

Le tracé actuel de la frontière franco-italienne date de 1947. Les modifications les plus importantes ont eu lieu en 1860, année du rattachement du duché de Savoie et du comté de Nice à la France.

C’est à la suite de la guerre entre l’Autriche et le royaume de Piémont-Sardaigne (avril à juin 1859), à laquelle la France a participé aux côtés des Piémontais, que Napoléon III a fait jouer l’accord de Plombières et demanda le rattachement de la Savoie et de Nice à la France. Cet accord conclu en juillet 1858 stipulait que la France soutiendrait militairement le Piémont-Sardaigne dans une guerre contre l’Autriche et qu’en cas de victoire la France obtiendrait la Savoie et le comté de Nice.
Napoléon III demanda à Victor-Emmanuel II, roi de Sardaigne et duc de Savoie, en contrepartie de l’annexion de la Lombardie par le Piémont de céder au Second Empire les « versants français » des Alpes.

Le traité de Turin signé le 24 mars 1860 officialise la cession de la Savoie et de Nice qui sera effective après consultation des populations.
Les plébiscites organisés en avril dans les deux provinces donnent une écrasante majorité en faveur du rattachement à la France.

La fixation de la frontière n’est pas incluse dans le traité de Turin, elle est confiée à une commission mixte qui va négocier pendant un an avant d’aboutir à la signature d’une convention le 16 avril 1861.

Le tracé de la frontière, notamment au col du Petit-Saint-Bernard, au col du Mont-Cenis et dans le comté de Nice est un compromis qui n’est pas satisfaisant pour les populations et les autorités locales dont les propriétés, alpages et servitudes se sont retrouvées réparties de part et d’autre d’une frontière qui n’existait pas auparavant. Cette situation sera pour les quatre vingts ans à venir une source de litiges et d’affrontements entre l’Italie et la France dont l’intensité suivra le niveau des relations diplomatiques entre les deux pays. L’accession au pouvoir de Benito Mussolini en 1922 marqua le début de la période la plus tendue qui atteindra son paroxysme le 10 juin 1940 lorsque l’Italie déclara la guerre à la France.

L’armée italienne lança une offensive le 21 juin 1940 dans le but de conquérir le versant ouest des Alpes mettant ainsi en application un des thèmes de la propagande irrédentiste de l’époque qui réclamait le retour à l’Italie de la Savoie, de Nice et de la Corse. Au cours des quatre jours que durèrent les combats l’armée française réussit à contenir les attaques et ne céda que très peu de terrain. L’armistice fut signé le 24 juin. L’occupation italienne est limitée à une zone frontalière de 800km2 avec une seule ville, Menton.

Le 11 novembre 1942, l’Italie participe aux côtés des Allemands à l’invasion de la zone libre, ils occupent les départements situés à l’est du Rhône et la Corse.
Après la reddition de l’Italie le 3 septembre 1943 devant les Alliés anglo-américains, les allemands prennent le contrôle de la zone d’occupation italienne en France. La Corse sera le premier département français libéré en octobre 1943. Sur le continent, l’ancienne zone d’occupation italienne sera libérée entre août et octobre 1944.

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Après la guerre, les velléités territoriales françaises sont tempérées par les Alliés, en particulier au sujet de l’annexion du Val d’Aoste qui est refusée. Le traité de Paris du 10 février 1947 fixe les nouvelles frontières de l’Italie. Des transferts de territoires au profit de la France sont réalisés au col du Petit-Saint-Bernard, au col du Mont-Cenis, dans le Briançonnais et dans les Alpes Maritimes soit un total d’environ 700km2.

Le col du Petit-Saint-Bernard
(colle del Piccolo San Bernardino)

Le col du Petit-Saint-Bernard
(colle del Piccolo San Bernardino)

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Le col du Petit-Saint-Bernard, point de passage et frontière naturelle entre la Tarentaise et la vallée d’Aoste est fréquenté depuis l’antiquité. La voie construite par les Romains a été empruntée jusqu’au milieu du XIXe siècle avant la construction d’une route plus large.

Vers l’an mil un hospice y est édifié à l’initiative de saint Bernard de Menthon pour offrir aux pèlerins et voyageurs assistance et secours.

Au cours des siècles, la frontière a été déplacée à maintes reprises passant tantôt au milieu du plateau (jusqu’en 1715, 1725-1797, 1814-1860), tantôt plus à l’ouest (1715-1725), tantôt plus à l’est (1797-1814).

Lors du rattachement de la Savoie à la France en 1860 la question du tracé de la frontière a été l’objet d’âpres tractations. Finalement Napoléon III concéda au Piémont tout le plateau, hospice compris.

Mussolini a déclaré la guerre à la France le 10 juin 1940. Le col du Petit-Saint-Bernard qui est un des cinq cols des Alpes praticables par les engins motorisés représente pour l’armée italienne un objectif stratégique. Il est attaqué à partir du 21 juin 1940 mais ne sera pas pris à la date de signature de l’armistice (24 juin 1940).

Après la guerre, la France obtient de l’Italie que la frontière soit déplacée vers l’est sur la ligne de partage des eaux au milieu du plateau. Le nouveau tracé est entériné par le traité de Paris du 10 février 1947.

Le col du Mont-Cenis
(colle del Moncenisio)

Le col du Mont-Cenis
(colle del Moncenisio)

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Le col du Mont-Cenis qui marque la frontière naturelle entre la Savoie (vallée de la Maurienne) et le Piémont (val de Susa) était difficilement praticable avant la venue de Napoléon Bonaparte à son retour de la campagne d’Italie. Il ordonna la construction d’une route qui fut ouverte en 1805. Elle représentait à cette époque la première grande traversée carrossable dans les Alpes entre la France et l’Italie.

En 1815, la Savoie qui avait été annexée par la France en 1792 retourne au royaume de Sardaigne.

Du fait de sa position géographique, le col du Mont-Cenis acquit une importance stratégique concrétisée notamment par la construction de forts pour contrôler les vallées. Les forts de l’Esseillon à Aussois, construits de 1820 à 1833 en sont un bel exemple.

La négociation sur la fixation de la frontière au Mont-Cenis engagée après le rattachement de la Savoie à la France en 1860 fut difficile. Les Piémontais comptaient conserver le col et la Haute-Maurienne avec les forts de l’Esseillon. Napoléon III accorda le plateau, le sommet du col devint la frontière.

Le 21 juin 1940, les troupes italiennes lancent une offensive à partir du col. La résistance de l’armée française, en particulier au fort de la Turra, fit qu’à la signature de l’armistice le 24 juin, la progression italienne était très limitée dans l’espace.

Le sommet du col qui matérialise la frontière avec l’Italie depuis 1861 se situe depuis le traité de Paris (10 février 1947) en territoire français puisque la frontière a été déplacée au sud-est du lac. Le gain territorial pour la France est de 80km2.

La Vallée Étroite
(Valle Stretta)

La Vallée Étroite
(Valle Stretta)

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La frontière franco-italienne qui se situait au mont Thabor a été déplacée de 5km vers l’est en 1947 (traité de Paris), avec pour conséquence le rattachement à la France de la partie supérieure de la Vallée Étroite (Valle Stretta), en amont de Pian del Colle. Depuis cette date, ce petit territoire de 47km2 fait partie de la commune de Névache dans le département des Hautes-Alpes même si la plupart des terrains communaux ont été progressivement rétrocédés à la commune italienne de Bardonecchia. Le refuge « Tre Alpini » a quand à lui été cédé en 1970 par le Club Alpin Français au CAI pour 1 franc symbolique.

Claviere et le mont Chaberton

Claviere et le mont Chaberton

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Le Mont Chaberton qui domine le col de Montgenèvre a été fortifié par les Italiens avant la Seconde Guerre mondiale. Afin que la menace qu’il a représenté au cours de la bataille des Alpes en juin 1940 ne soit réitérée, la France a annexé la zone en repoussant la frontière vers l’est jusqu’au village de Clavière qui s’est retrouvé à cheval entre les deux pays. En 1974 un accord est intervenu entre l’Italie et la France qui a restitué la partie du village qui était située du côté français depuis 1947.

La vallée de la Haute Roya
(Alta Valle Roia)

La vallée de la Haute Roya
(Alta Valle Roia)

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Lors du rattachement du Comté de Nice à la France en juin 1860, les communes de Tende (Tenda), Saint-Dalmas de Tende (San Dalmazzo di Tenda) et La Brigue (Briga Marittima), ainsi que les hautes vallées de la Vésubie et de la Roya demeurèrent italiennes en dépit de la volonté de la population qui s’était prononcée en faveur de la France à l’occasion du plébiscite des 15 et 16 avril 1860.

Le maintien de cette zone en Piémont était une concession accordée par Napoléon III à Victor-Emmanuel II, roi de Sardaigne qui y possédait des réserves de chasse.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, la vallée de la Haute Roya fut occupée par les troupes allemandes jusqu’au 26 avril 1945, date de l’entrée des soldats français à l’issue des durs combats au massif de l’Authion.
La libération fut l’occasion pour la population locale de réclamer le rattachement à la France des trois communes restées italiennes en 1860 (Tende, Saint-Dalmas de Tende et La Brigue). Cette revendication fut discutée au cours de conférences qui se sont tenues à Paris en 1946.
Le nouveau tracé de la frontière figura dans traité de Paris, signé le 10 février 1947 avec l’Italie.

Tende et La Brigue (ainsi que les hameaux de Piene et Libre rattachés à Breil) deviennent français tandis que les hameaux Brigasques de Carnino, Piaggia, Realdo, Upega, situés au-delà de la ligne de crête, sont maintenus en Italie. Le transfert de souveraineté intervient le 16 septembre 1947.
Le rattachement de la Haute Roya est confirmé par un plébiscite organisé le 12 octobre 1947 au cours duquel la population, comme en 1860, s’est très largement prononcée en faveur de son appartenance à la France.
Le gain territorial pour le département des Alpes-Maritimes a été de 560km2.