Liens vers les parties détaillées du résumé historique de la RÉPUBLIQUE TCHÈQUE 
Silésie autrichienne
Région de Hultschin
Silésie orientale (Zaolzie)
Sudètes

Avant 1918 le territoire de l’actuelle République tchèque était constitué des anciennes provinces autrichiennes de Bohême, de Moravie et de Silésie, fiefs des Habsbourg depuis le 23 octobre 1526, date à laquelle l’archiduc d’Autriche Ferdinand fut élu roi de Bohême et de Hongrie.

À la fin du XIX° siècle des mouvements politiques réclamant plus de droits pour les Tchèques se créent. Ils obtiennent en partie satisfaction avec notamment la reconnaissance de la langue tchèque dans l’Administration. Au début du XX° siècle les revendications autonomistes vis-à-vis de l’Autriche sont plus insistantes.
Au déclenchement de la Première Guerre mondiale en 1914, les Tchèques sont incorporés dans l’armée austro-hongroise mais plusieurs dirigeants politiques rejoignent le camp allié.
Parmi ces dirigeants il y a Tomáš Masaryk (1850-1937), Edvard Beneš (1884-1948) et le Slovaque Milan Štefanik (1880-1919) qui créent à Paris en 1916 le Conseil national tchécoslovaque. Anticipant la défaite de l’Autriche-Hongrie, Tomáš Masaryk annonce le 14 octobre 1918 à New-York la formation d’un gouvernement provisoire tchécoslovaque qui est reconnu par les Alliés.
L’indépendance de la Tchécoslovaquie est proclamée à Prague le 28 octobre 1918 puis validée par le traité de paix de Saint Germain le 10 septembre 1919.
La Tchécoslovaquie a été formée par l’union des provinces autrichiennes précitées et des régions hongroises de Slovaquie et de Ruthénie subcarpatique.

L’arrivée au pouvoir d’Adolf Hitler en Allemagne en 1933 marqua le début de la désintégration de la Tchécoslovaquie qui sera achevée en mars 1939.
– La région des Sudètes(1) où vivent trois millions d’Allemands est annexée au IIIème Reich le 1er octobre 1938.
– Le même jour la Pologne occupe la Zaolzie(2).
– Le 15 mars 1939 le chef de l’Etat tchèque, Hacha et le ministre des Affaires étrangères Chvakolvsky signent à Berlin le traité sur la création du protectorat allemand de Bohême et Moravie (Reichsprotektorats Böhmen und Mähren en allemand).
– En ce qui concerne la partie slovaque, le sud de la Slovaquie (Haute Hongrie) et une partie de la Ruthénie subcarpatique sont annexées par la Hongrie le 2 novembre 1938 puis la totalité de la Ruthénie le 19 mars 1939.
– Le 14 mars 1939 un état slovaque satellite de l’Allemagne nazie est créé.

En mai 1945 la Tchécoslovaquie est réunifiée dans ses frontières de 1920 à l’exception de l’Ukraine subcarpathique qui est annexée par l’Union soviétique.
Peu après la fin de la guerre des revendications territoriales furent exprimées de la part de la Tchécoslovaquie dans les régions de Silésie cédées par l’Allemagne qui comprenaient une minorité tchèque à savoir des territoires autour de  Kladsko (Kłodzko / Glatz), Prudnik (Neustadt), Hlubčice (Głubczyce / Leobschütz), Ratiboř (Racibórz / Ratibor) et en Zaolzie (2).

Le traité d’Amitié et d’Assistance Mutuelle signé le 10 mars 1947 sous l’égide de l’Union Soviétique confirma la délimitation de la frontière entre les deux pays dans son tracé d’avant 1938 sans pour autant mettre fin au différent frontalier qui fut définitivement réglé par le traité du 13 juin 1958 signé à Varsovie.
Le 10 octobre 1958 la Tchécoslovaquie et la Pologne ont passé un accord portant sur un transfert de territoires dans la partie occidentale de la montagne du Géant (Krkonoše / Riesengebirge).
La Pologne cède à la Tchécoslovaquie le hameau de Zielińk (Hoffnungsthal) renommé Zeleneč et le village de Tkacze (Strickenhäuser) renommé Mýtiny. En échange le versant sud du mont Kocierz / Katzenstein (928m) est attribué à la Pologne.

La République tchèque, nouvel état indépendant issu de la partition consentie de la Tchécoslovaquie est constituée le 1er janvier 1993.

(1) cf. partie Sudètes
(2) cf. partie Zaolzie

Silésie autrichienne

Silésie autrichienne

La Silésie, possession des Habsbourg depuis 1526 est définitivement conquise par la Prusse en 1763, à l’exception des comtés de Troppau et de Teschen.

A la fin de la Première Guerre mondiale, l’ancien comté de Troppau faisait partie des provinces autrichiennes qui ont formé la Tchécoslovaquie.
L’ancien comté de Teschen (ou Silésie orientale) a été divisé entre la Pologne et la Tchécoslovaquie (Traité de Saint-Germain, 10 septembre 1919). La moitié ouest a été attribuée à la Tchécoslovaquie, la moitié est fut incorporée à la Pologne.
Un différent frontalier opposa la Pologne à la Tchécoslovaquie en Zaolzie entre 1918 et 1920. (Cf. Zaolzie).

Le 1er octobre 1938, la région de Troppau est incluse dans la partie orientale des Sudètes annexée par Hitler.
Après l’invasion de la Pologne par l’Allemagne nazie en octobre 1939 la Silésie orientale est annexée par le Reich et rattachée au Reichgau Oberschlesien (Haute Silésie).

Depuis 1945 la frontière établie en 1920 est reconnue par la Pologne et la Tchécoslovaquie (devenue République tchèque en 1993).

Région de Hultschin (Hlučin)

Région de Hultschin (Hlučin) 

La partie sud du district de Ratibor en Silésie prussienne, désignée par les Allemands Hultschiner Ländchen (littéralement Petit pays de Hultschin), qui comprenait parmi sa population une importante minorité tchèque, a été rattachée à la Tchécoslovaquie le 4 février 1920. Ce transfert de souveraineté a été imposé à l’Allemagne par le traité de Versailles (28 juin 1919) en dehors du périmètre du plébiscite organisé en Haute-Silésie.


En octobre 1938, ce territoire faisait partie de la région des Sudètes qui a été annexée par l’Allemagne nazie le 1er octobre. Il fut détaché du Reichgau Sudetenland le 15 avril 1939 pour réintégrer le Kreis de Ratibor en Haute Silésie.

En 1945, la région est restituée à la Tchécoslovaquie qui deviendra la République tchèque en 1993.

Zaolzie

Silésie orientale (Zaolzie)

À la fin de la Première Guerre mondiale la partie de la Silésie-orientale autrichienne située à l’ouest de la rivière Olsa est revendiquée à la fois par la Pologne et la Tchécoslovaquie. Ce territoire qui faisait jadis partie du duché de Teschen est appelé Zaolzie par les Polonais, ce qui signifie pays au-delà de l’Olsa.
En octobre 1918 les Polonais prennent le contrôle de la Zaolzie avant d’en être écartés par l’armée tchécoslovaque le 23 janvier 1919. Entre janvier 1919 et 1920, les tentatives de négociations entre Tchèques et Polonais n’aboutirent pas.
La conférence des Ambassadeurs qui s’est tenue à Paris attribua le 28 juillet 1920 la Zaolzie à la Tchécoslovaquie, y compris la partie ouest de la ville de Teschen.

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Se référant aux accords de Munich signés le 29 septembre 1938 la partie de la Zaolzie à majorité polonaise est annexée par la Pologne le 1er octobre 1938.
Le 26 octobre 1939 la partie de la Zaolzie occupée par la Pologne depuis un an est conquise par l’Allemagne nazie qui la rattache au Reischgau Oberschlesien (Haute Silésie), circonscription de Teschen.
En 1945 les autorités tchécoslovaques proclamèrent caduc l’accord de 1938 sur la frontière et prirent possession, avec l’appui des Soviétiques, de la zone occupée par la Pologne en 1938.
L’accord d’amitié polono-tchécoslovaque du 10 mars 1947 sur la fixation de leur frontière commune ne mit pas fin au différent frontalier en Zaolzie. Il fut définitivement réglé avec l’accord signé à Varsovie le 13 juin 1958 qui rétablit le tracé de la frontière fixé en 1920.

Sudètes

Sudètes

Après la Première Guerre mondiale, les populations germanophones habitant les régions de Bohême et de Moravie proches de la frontière allemande réclament une autonomie que leur refusa le Gouvernement tchèque.

Le 19 mai 1935, le parti allemand des Sudètes de Konrad Henlein remporte les élections. Ce parti proche du parti national socialiste d’Allemagne milite pour le rattachement des Sudètes au IIIème Reich. Ces revendications trouvent un écho favorable auprès d’Adolf Hitler qui prône le rassemblement de tous les allemands au sein d’un même État.

À la Conférence de Munich (29 septembre 1938), l’Allemagne fait accepter par les puissances occidentales ses exigences concernant le rattachement au Reich des régions peuplées à plus de 50% d’Allemands. La Tchécoslovaquie est le principal pays visé.
Le 1er octobre 1938, Hitler met en application les revendications allemandes exprimées à la Conférence de Munich et annexe la région des Sudètes.

En mai 1945, les Sudètes sont réintégrés dans la Tchécoslovaquie reconstituée. La conférence de Potsdam (août 1945) avalise l’expulsion des allemands vivant dans cette région qui a débuté dès la fin de la guerre et va se poursuivre jusqu’en 1946.