La république de Macédoine du Nord est un État indépendant qui fut constitué en 1991. Son territoire formait depuis 1945 la république socialiste de Macédoine, une des 6 entités fédérales de la Yougoslavie.
La Macédoine est une région historique de l’Europe balkanique à présent partagée entre la république de Macédoine du Nord (appellation officielle entre 1991 et 2019 : « Ancienne république yougoslave de Macédoine»), l’Albanie, la Bulgarie et la Grèce. Elle est l’héritière de l’antique royaume de Macédoine dont son roi le plus illustre était Alexandre le Grand (356-323 avant JC).

Le territoire de la Macédoine a beaucoup évolué au cours des siècles. Incorporée dans l’empire Romain au Ier siècle avant JC, puis à l’empire Byzantin au IVème siècle, elle passe sous la domination ottomane après la victoire des Turcs sur les Serbes à la bataille de Kosovo (13 juin 1389).
La province ottomane de Macédoine perdurera jusqu’en 1912, date du déclenchement de la Première Guerre balkanique, à l’exception d’un court intermède en 1878.

À l’issue de la guerre russo-turque de 1877-1878 l’indépendance de la principauté de Bulgarie fut reconnue au traité de San Stefano (3 mars 1878). Par ce traité, la Macédoine était incorporée à la Bulgarie. Ce traité considéré trop favorable aux intérêts russes dans les Balkans par le Royaume-Uni et l’Autriche-Hongrie fut dénoncé et renégocié au congrès de Berlin (13 juin-13 juillet 1878) pour aboutir au traité de Berlin qui fut signé le 13 juillet 1878. Par ce traité les frontières des Balkans furent redessinées avec notamment le retour de la Macédoine à l’empire Ottoman.


La Macédoine occidentale, carte extraite de l’atlas Stielers de 1908. La ligne rouge représente les frontières internationales actuelles.




La Première Guerre balkanique fut déclenchée le 18 octobre 1912 par la Ligue balkanique constituée des armées de Serbie, de Bulgarie, de Grèce et du Monténégro contre l’empire Ottoman. La Ligue balkanique sort victorieuse de cette guerre qui est conclue par le traité de Londres le 30 mai 1913. L’issue de ce conflit voit la Turquie dépossédée de ses territoires situés en Europe, à l’exception de Constantinople. Les Alliés se partagèrent les territoires conquis sans fixation officielle des frontières, en particulier en Macédoine répartie entre la Serbie et la Grèce mais revendiquée par la Bulgarie.


La Seconde Guerre balkanique fut déclenchée le 16 juin 1913 par la Bulgarie contre ses anciens alliés Serbes et Grecs dans le but de satisfaire ses revendications territoriales et restaurer ses frontières définies au traité de San Stefano le 3 mars 1878 qui prévoyait l’intégration de la Macédoine à la Bulgarie. Le conflit tourne à l’avantage des Serbes et des Grecs soutenus par les Roumains et les Turcs et s’achève le 18 juillet 1913. Le traité de Bucarest signé le 10 août 1913 marque la fin du conflit et fixe les nouvelles frontières de la Bulgarie. La partie nord de la Macédoine est rattachée à la Serbie, la Macédoine du sud est intégrée à la Grèce.

Au cours de la Première Guerre mondiale, la Macédoine est à nouveau le théâtre de combats entre la Bulgarie, alliée de l’Autriche-Hongrie, et la coalition Alliée composée de la Serbie, de la Grèce, de la France et du Royaume-Uni. Le 5 octobre 1915, la Bulgarie déclare la guerre à la Serbie et occupe la Macédoine. Les offensives menées par les Alliés en 1918 amènent le haut commandement bulgare à demander l’armistice le 2 septembre. Le traité de Neuilly signé le 27 novembre 1919 par les Alliés et la Bulgarie fixa les nouvelles frontières de la Bulgarie qui dut restituer à la Serbie la Macédoine et lui céder la région de Strumica.

En avril 1941 les forces de l’Axe envahissent la Yougoslavie. La partie serbe de la Macédoine (banovine de Vardar) est partagée entre la Bulgarie et le protectorat italien d’Albanie. Les différents groupes de partisans mènent alors la résistance contre l’occupant bulgare et proclament le 2 août 1944 la « République populaire de Macédoine« . Suite au renversement d’alliance de la Bulgarie en faveur de l’Union soviétique, les troupes allemandes interviennent en Macédoine en septembre 1944 et mettent place un régime pro-nazi « l’État indépendant de Macédoine« .
Totalement libérée par les partisans en novembre 1944, la « République socialiste de Macédoine » rejoint en 1945 la Yougoslavie.
Elle a conservé ce statut d’entité fédérale jusqu’à l’indépendance proclamée le 8 septembre 1991.

L’indépendance de la Macédoine n’est pas reconnue par la Grèce qui conteste le choix de son nom et de son drapeau qui font référence à des symboles helléniques.
La position Grecque est basée sur des considérations géographiques et ethniques; la Macédoine historique couvrait un territoire beaucoup plus vaste que la république actuelle. Depuis 1913 la partie méridionale de l’ancienne Macédoine constitue une région du nord de la Grèce.

La Macédoine a été admise à l’ONU en 1993 sous l’appellation officielle et provisoire d’ »Ancienne République Yougoslave de Macédoine« , en anglais FYROM (Former Yougoslav Republic Of Macedonia).

La reconnaissance par la Grèce est acquise en 1995 lorsque la Macédoine accepte de changer son drapeau mais le différent sur le nom du pays reste un sujet de crispation qui a été résolu après l’accord de Prespa signé le 12 juin 2018 par le premier ministre grec, Aléxis Tsipas et le président du gouvernement de la république de Macédoine, Zoran Zaev. Le nouveau nom officiel proposé dans cet accord était « République de Macécoine du Nord ».
Cet accord est entré en vigueur le 12 février 2019 après avoir été ratifié par le parlement macédonien le 11 janvier 2019 puis par le parlement grec le 25 janvier 2019.

Un conflit ethnique a vu le jour en janvier 2001 avec la guérilla menée dans le nord-ouest du pays par une organisation séparatiste albanaise qui prône le rattachement de cette région majoritairement albanophone au Kosovo. L’insurrection s’est achevée le 13 août 2001 par la signature des accords d’Ohrid qui ont élargi les droits accordés aux Albanais.