Liens vers les parties détaillées du résumé historique du KOSOVO
◊ frontière avec le Monténégro
Projet d’échange de territoires avec la Serbie

Carte extraite de l’Atlas de géographie moderne de 1891.
La ligne verte matérialise les limites du vilayet ottoman du Kosovo entre 1878 et 1913.
La ligne rouge représente les frontières actuelles du Kosovo.

Au VIème siècle les Avars supplantent les autres tribus slaves présentes sur le territoire de l’actuel Kosovo. À la fin du XIème siècle, la région est conquise par les Serbes qui la rattachent à la Rascie, État considéré comme l’ancêtre de la Serbie.

Au cours de la seconde moitié du XIVème siècle, les Ottomans entreprennent la conquête de l’Europe Balkanique au détriment de l’empire byzantin et des royaumes de Bulgarie et de Serbie.
La défaite des Serbes à Kosovo Polje, près de Priština (bataille du Champ des merles) le 28 juin 1389 permit aux Ottomans se s’implanter durablement en Serbie.
La tentative de reconquête engagée par une armée composée de croisés venant de divers pays européens commandée par le Hongrois János Hunyadi échoua au Kosovo en octobre 1448 face à l’armée du sultan Mourad II. Après cette bataille tous les Balkans tombent sous l’autorité ottomane, la prise de Priština et de Prizren en 1454 marque le début de la mainmise ottomane sur le Kosovo qui va perdurer jusqu’en 1912. Durant cette période, le Kosovo constitue un vilayet (région administrative) de l’empire ottoman.

Limites actuelles du Kosovo, carte extraite de l’atlas Stielers de 1908.

À l’issue de la Première Guerre balkanique le Kosovo est affranchi de la domination ottomane. Il sera officiellement rattaché à la Serbie au traité de Bucarest signé le 10 août 1913.

À la fin de la Première Guerre mondiale le Kosovo en sa qualité de province serbe intègre le nouveau royaume des Serbes Croates et Slovènes qui deviendra la Yougoslavie en 1929.

En 1941, la majeure partie du Kosovo (« Vieille Serbie ») est rattachée par les italiens à l’Albanie qu’ils occupent depuis 1939.

En 1946, la nouvelle autorité yougoslave accorde au Kosovo le statut de province autonome dans la République socialiste de Serbie, avec Priština pour capitale.
Cette entité était désignée du nom de District autonome de Kosovo-Métochie rebaptisée en 1963 Province autonome du Kosovo et Métochie (Аутономна покрајина Косово и Метохија en serbe).
En mars 1989, le pouvoir en place à Belgrade supprime l’autonomie constitutionnelle du Kosovo ce qui provoque dans la population majoritairement albanophone un vif ressentiment. La population se prononce par référendum en octobre 1991 en faveur de l’indépendance qui est refusée par le pouvoir central. Durant les huit années qui suivirent le Kosovo connaîtra la guerre civile jusqu’à l’intervention des Nations Unies en 1999. Cette organisation prendra en charge l’administration du Kosovo jusqu’en 2008.

Le 17 février 2008, le parlement de la province proclame l’indépendance du Kosovo qui est reconnue par 69 pays, dont les Etats-Unis et 22 des 25 États membres de l’Union européenne, mais est jugée illégale par la Serbie, la Russie et la Chine.

À la demande de la Serbie, la Cour internationale de justice (CIJ) s’est réunie à La Haye du 1er au 11 décembre 2009 pour se prononcer sur la légalité de cette indépendance. Son avis a été rendu le 22 juillet 2010.
« La déclaration d’indépendance du 17 février 2008 n’a pas violé le droit international général », a déclaré Hisashi Owada, le président de la CIJ, au Palais de la Paix de La Haye.
Cet avis purement consultatif de la CIJ devait être mis à profit par le Kosovo dans sa démarche visant à obtenir une reconnaissance internationale élargie.

Les 14 et 15 février 2012 un référendum a été organisé dans le nord du pays à l’initiative des serbes, majoritaires dans cette région, sur l’acceptation des institutions de la République du Kosovo. Ce référendum organisé contre l’avis de la Serbie et de l’Union Européenne a donné un résultat à 99% contre les institutions en place.

Au 4 septembre 2020, 98 des 193 États membres des Nations Unies et 22 des 27 États de l’Union Européenne ont reconnu le Kosovo comme État souverain.
Parmi les pays qui ne reconnaissent pas l’indépendance du Kosovo, il y a notamment la Serbie, la Russie, l’Argentine, la Bosnie-Herzégovine, le Brésil, la Chine, Chypre, l’Espagne, la Grèce, la Roumanie, la Slovaquie, l’Ukraine…

Frontière avec le Monténégro

Frontière avec le Monténégro

Depuis son indépendance en 2008, le tracé de la frontière avec le Monténégro est un sujet litigieux en raison des revendications du Monténégro qui concernent environ 8 000 herctares situés du côté kosovar à savoir la région des gorges de Rugova à l’ouest de Peja / Peć.
Les négociations engagées entre les deux pays avec l’appui d’émissaires européens et onisiens ont abouti à un accord signé à Vienne en septembre 2015.
Cet accord bilatéral a été ratifié par le Parlement du Monténégro en décembre 2015 mais pas du côté kosovar en raison des vives critiques formulées par l’opposition. Le statu quo a été maintenu jusqu’au 21 mars 2018 date à laquelle le Parlement du Kosovo a finalement voté la ratification de l’accord sur la délimitation de sa frontière avec son voisin.
La frontière sur la route M9 en direction du col de Čakor au Monténégro, fermée en 1999, n’a toutefois pas été rouverte.

Projet d’échange de territoires avec la Serbie

Projet d’échange de territoires avec la Serbie

L’échange de territoires avec la Serbie est régulièrement évoqué pour mettre fin au litige et normaliser les relations entre les deux pays, condition nécessaire pour aborder les négociations d’adhésion à l’Union Européenne.


Une première proposition d’échange de territoires a été évoquée en été 2018 par le président du Kosovo Hashim Thaçi et Aleksandar Vučić le président de la république de Serbie en fonction depuis le 2 avril de la même année.
La proposition d’échange était de restituer à la Serbie les municipalités situées au nord de Mitrovica à majorité Serbe en contrepartie de la vallée de Preševo où les Kosovars sont majoritaires.
Ce projet n’a pas vu le jour en raison des oppositions venues tant de Serbie que du Kosovo et de l’Allemagne. En avril 2020 le nouveau Premier ministre kosovar Albin Kurti au pouvoir depuis le 3 février 2020 s’est fermement opposé à l’idée d’un échange de territoires maintenant ainsi le statu quo.